jeudi 27 juillet 2006

Perception d'un observateur étranger des élections : Kolwezi, western congolais

Source : CongoForum, CNCD
Date de survenance : 27 juillet 2006
Date de première publication sur Internet : 28 juillet 2006

Texte intégral : Kolwezi, western congolais

Ici, rien à voir avec les tensions de Kinshasa ou de l'Est... le matin de mon départ de Lubumbashi vers Kowezi, dans le taxi vers l'aéroport, la campagne électorale est dite "timide" par les radios locales.

Dans l'avion, étrangers et congolais, c'était fifty fifty. Des chinois, des libanais, des pakistanais, des indiens, un sud africain, et une petite belge qui ne peut s'empêcher de penser qu'elle est entourée de traficants de minerais et de pierres précieuses.

Car ici, si la terre regorge de cuivre et de cobalt, un peu plus loin, elle regorge aussi d'or et d'autres pierres précieuses.
Le nouvel eldorado, c'est ici, sous les pieds parfois conscients, souvent naïfs, d'une population congolaise qui, en tous cas, aspire à un mieux être.


Dès la descente de l'avion, c'est la surprise.
Une toute petite aérogare pour cette ville de province qui fut néanmoins le poumon du Congo ancien Zaïre (plus de 60% du budget de l'Etat congolais provenait des ressources minières de la région).

La CEI est partout en banderolles, "Avec vous, nous organisons les élections"...

Arrivée en ville, je trouve l'analogie parfaite avec les westerns de mon enfance.
Des rues à demi désertées par leurs habitants, le grand soleil de l'avant midi, du sable par terre, même là où la route est macadamisée.

Tout est sec, et d'autant plus asséché par ce vent qui soulève des nuages de poussière et donne cette atmosphère surréelle à l'endroit. Enfin, pour parfaire le tableau, le long des rues, les maisons semblent à l'abandon. Leur allure délabrée ne tient qu'au manque de moyens pour les entretenir: la crise sévit depuis des années ici, même si certains parlent d'amélioration des conditions de vie depuis un an ou deux.

Les étrangers qui s'établissent pour "les affaires" rachètent des parcelles et retappent des maisons avant de les louer ou les revendre à d'autres. L'économie reprend, oui, mais la population locale n'en profite guère.
"les affaires"... comme on exprime pudiquement le bradage des ressources naturelles congolaises par l'Etat.

En cela, Kabila, même en cette région qui est sienne, est considéré comme un traître par certains. Mais ceux-ci sont plutot timides dans leur manière de l'exprimer. On pourrait presque penser que leur attitude est défaitiste...

Véronique Rigot (Kolwezi)

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