vendredi 3 août 2007

Londres, Toronto, Kinshasa : luttes acharnées pour le contrôle de Katanga Mining Ltd et de TOUT Kamoto ...tant pis pour les principaux concernés !...

Source : Trends Tendances
Date de survenance : 03 août 2007...et avant, et après !...
Date de première publication sur Internet : 03 août 2007

Texte intégral :
Guerre sans merci dans les mines congolaises.

2 groupes miniers, Camec et Nikanor, se livrent une lutte acharnée pour le contrôle de Katanga Mining Ltd. (KML), groupe minier coté à Toronto dont le Belge George Forrest est le seul grand actionnaire (participation de 24 %).

La mine souterraine de Kamoto, actuellement entre les mains de KML, fut la plus importante mine congolaise de cuivre et de cobalt de l'entreprise minière publique Gécamines.

Selon des sources bien informées, une lutte de pouvoir fait rage derrière ces opérations boursières.
Une lutte qui remonte jusqu'au plus haut niveau politique, à savoir l'entourage du président Kabila, où certains joueraient la carte de Dan Gertler (Nikanor) au détriment de George Forrest, dont l'influence commence à faiblir.

Dans les milieux politiques de Kinshasa, on parle même d'une partie de bras de fer au sein de la famille présidentielle.
Aiguillonné par son conseiller Katumba Mwanke (très proche de Dan Gertler), Joseph Kabila aurait insisté pour qu'on arrête le Zimbabwéen blanc et exploitant minier Billy Rautenbach.
Ce dernier, principal actionnaire de Camec, a été expulsé du pays par le gouvernement congolais la semaine dernière.
Jaynet Kabila, la sœur du président, s'y serait opposée sans succès.

Ces derniers temps, George Forrest et Billy Rautenbach, autrefois de grands rivaux, ont fait cause commune.
Le journal sud-africain "The Sunday Independent" du 22 juillet citait ainsi George Forrest :
«Rautenbach n'est pas seulement intéressé par des actions minières en bourse, c'est quelqu'un qui met la main à la pâte au Katanga.»

On devrait savoir le 18 août qui aura emporté la bataille, le britannique Camec ou l'anglo-israélien Nikanor.
Ce dernier a déjà acquis 17 % de KML.

Toujours selon "The Sunday Independent", George Forrest, cofondateur de Katanga Mining, serait disposé à céder ses actions KML à Camec (Rautenbach).
Andrew Groves, CEO de Camec, déclare attendre avec impatience la venue de George Forrest en tant que président de l'entreprise.

Camec a accumulé une participation de 22 % du capital de KML ces derniers mois.

Une association Camec/KML représenterait un cinquième de l'offre mondiale de cobalt et pourrait, à un stade ultérieur, s'emparer du rival Nikanor.

Nikanor est le véhicule boursier des diamantaires Dan Gertler et Benny Steinmets, qui ont mis la main sur la principale mine à ciel ouvert KOV (Katanga), juste à côté de la mine souterraine Kamoto de KML.

Dan Gertler entretient des liens étroits avec Joseph Kabila - dans une réaction rapportée ci-dessous, il nie cependant contrôler Nikanor et avoir des liens privilégiés avec le président congolais.

Campagne de dénigrement contre Forrest et Rautenbach.

"The Sunday Independent" a écrit qu'en juin 2006, «un accord avait été conclu, en présence de Joseph Kabila, dans des circonstances mystérieuses, permettant à Dan Gertler de s'emparer d'une partie de Camec», au détriment des intérêts de Billy Rautenbach - ce que l'intéressé nie formellement dans son entretien avec "Trends".

Selon nos sources, l'entourage présidentiel a récemment laissé entendre à Billy Rautenbach et Camec qu'ils feraient mieux de renoncer à leurs ambitions de s'emparer de KML.
Selon ces mêmes sources à Kinshasa, George Forrest aurait lui aussi subi des pressions de la part du camp présidentiel pour qu'il aplanisse la voie menant à une reprise de Katanga Mining par Nikanor.
Il aurait alors choisi le camp de Camec.
«Forrest et Rautenbach forment une solide combinaison», commente Jeremy Gray, analyste de Credit Suisse.

Depuis lors, une offensive a été lancée à partir de Kinshasa contre le duo.
Billy Rautenbach a été expulsé du pays et le journal katangais "La Manchette" a fait référence à une campagne de dénigrement contre George Forrest.
Dans son numéro du 20 juillet dernier, "La Manchette" s'en est surtout prise à Paul Fortin, patron de l'entreprise minière publique Gécamines :
«Il est incompréhensible que Fortin se laisse atteler à la charrette des faucons de l'entourage présidentiel pour causer préjudice à Forrest et exécuter ainsi leur plan machiavélique.»

Selon des initiés, ce paragraphe a peut-être été inspiré par George Forrest lui-même, ce que ce dernier récuse expressément dans une réaction à Trends :
«Il y a des journalistes indépendants au Congo !»

«Assainir le secteur minier»

Officiellement, Billy Rautenbach a été déclaré persona non grata par Kinshasa «parce que le gouvernement veut assainir le secteur minier», selon les déclarations du ministre congolais des Affaires étrangères et du gouverneur du Katanga.
Ils se réfèrent à un ordre d'arrestation du gouvernement sud-africain pour «crimes économiques» que Billy Rautenbach aurait commis au Botswana au début des années 1990.

Cependant, Pretoria a jusqu'à présent perdu les procès relatifs à cette affaire.
Et on se demande pourquoi le gouvernement sud-africain ne demande pas effectivement au Zimbabwe qu'il lui livre Billy Rautenbach.

Les observateurs replacent la campagne de dénigrement contre Forrest et Rautenbach dans le cadre d'une stratégie (de relations publiques) qui vise à porter préjudice à Camec (cotée sur l'AIM, l'Alternative Investment Market de Londres), dans la lutte boursière avec Nikanor pour Katanga Mining.

Entre-temps, KML est à la recherche d'un chevalier blanc pour contrer l'offensive de reprise de Camec.
Celui-ci pourrait, selon le journal britannique "Sunday Times", apparaître sous les traits de RP Explorer Master Fund, qui possède à la fois des actions dans Nikanor et dans Katanga Mining et tenterait de fusionner ces 2 mines.

Le 24 juillet, George Forrest a pris à nouveau ses distances par rapport à Billy Rautenbach et Camec dans un entretien avec "Mineweb".

Au cours du week-end, "Trends" a demandé un état de la situation à George Forrest.
Celui-ci n'a pas voulu satisfaire cette demande d'éclaircissements, «en raison des litiges juridiques pendants».
(Note du collecteur : entre autres, avec le journaliste de Trends Tendances !
"Cependant, compte tenu du contentieux judiciaire en cours entre vous d'une part, et le Groupe Forrest et Monsieur George Arthur Forrest d'autre part, nous ne souhaitons pas vous faire part de commentaires spécifiques quant au fond de votre article." !
Voir sur le site de Trends Tendances)

Billy Rautenbach n'a pas réagi.
Arthur Ditto, CEO de Katanga Mining, était initialement disposé à donner des explications à "Trends" par téléphone mais a refusé de les mettre par écrit.

Dan Gertler souligne, via un porte-parole, qu'il n'est actionnaire de Nikanor «que de façon indirecte» et qu'il n'est «par conséquent pas dans une position lui permettant de faire un commentaire». (Voir sur le site de Trends Tendances, en anglais)

Il contredit l'information parue dans "The Sunday Independent" :
«Aucun deal mystérieux concernant Camec n'a été conclu l'an passé en présence du président Kabila
Et de préciser qu'il a avec le gouvernement congolais «les mêmes liens que tout investisseur important au Congo».

Il était néanmoins le seul occidental invité au mariage de Joseph Kabila, et a accompagné le président lors d'un voyage en Chine.
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Note du collecteur :

ce 7 août, "Le Potentiel", journal de Kinshasa, a publié un article qui reprend et commente l'article du Trends-Tendances !

Comme il considère la Katanga comme le "terrain de bataille", il est repris sur "La Chronique du Katanga" :
La Chronique du Katanga
www.katanga.info: La guerre des mines au Katanga (surtout à Kolwezi, pour Kamoto)...


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