vendredi 20 juillet 2007

Kolwezi : femmes et portefaix tués à petit feu, environnement détruit par Bazano et beaucoup d'autres exploitants miniers. Actions réelles ?!...

Source : Syfia Grands Lacs (www.syfia-grands-lacs.info
Date de survenance : 20 juillet 2007, et avant, et sans doute après...
Date de première publication sur Internet : 20 juillet 2007

Texte intégral :
Kolwezi : les minerais tuent à petit feu femmes et portefaix.

(Syfia Grands Lacs/RD Congo)
Des tonnes de cobalt et de cuivre sont tamisées et lavées à mains nues par les femmes, transportées dans des dépôts sur le dos des hommes à Kolwezi, dans la province du Katanga au sud de la RD Congo.
Beaucoup de risques pour des salaires de misère.
Reportage dans ces dépôts de minerais d’un autre âge…


Il est 6 heures 30 du matin.
Salongo, la grande avenue du quartier industriel de Kolwezi, à 300 km au nord-ouest de Lubumbashi au sud de la République démocratique du Congo, est prise d’assaut, comme à l’accoutumée, par une foule de gens.

Ce sont les "nkwanda", "les chameaux", ces portefaix qui s’agglutinent devant la cinquantaine de dépôts de minerais installés sur cette avenue.

Leur travail : charger et décharger les véhicules, soulèver à longueur de journée des tonnes de minerai sur leurs épaules pour, avouent-ils, "pas grand chose".

Dans leur sillage, des femmes tamisent les minerais bruts et les lavent à Dilala, un ruisselet situé juste derrière les parcelles de Salongo, dont certaines font office des concessions minières.
Puis elles les stockent dans des sacs.

Pour les uns comme pour les autres, le travail n’est ni aisé, ni cher payé.
Avec 100 Fc par sac de 100 ou 120 kg transporté, soit exactement 0,2 $, il faut vraiment que les portefaix mouillent leur combinaison de travail pour se faire un peu de sous à la fin de la journée.

"Je soulève tout au plus 25 sacs de 100 kg et je gagne 2500 FC (5 $) chaque jour", explique un jeune homme de 21 ans de petit gabarit.

Ses compagnons le raillent.
Pour eux, un homme ‘normal’ doit transporter un minimum de 50 sacs par jour.
"Si tu veux gagner beaucoup, il faut soulever un grand nombre de sacs. Aujourd’hui, je compte aller même jusqu’à 100 sacs…", affirme, moqueur, Patient Mwamba, un ‘nkwanda’ bien robuste.

Peu soucieux des risques qu'entraîne ce laborieux métier pour leur santé, les portefaix affirment que "c’est le prix à payer pour totaliser 10 à 20 $ le soir, à la fermeture des dépôts".
Les femmes gagnent, elles, 5 000 Fc (10 $) par jour chez Bazano, une concession minière de Salongo.


L’argent au détriment de la santé !

Les femmes et les chargeurs manipulent sans gants ni casques de protection, cobalt, cuivre et autre hétérogéniste (mélange de deux minerais).
Les opérations de tri des minerais dégagent des nuées de poussière qui se répandent dans les environs, exposant tout le monde à des risques d’irradiation et polluant Dilala, le petit ruisseau attenant.

"Les ions de l'uranium bombardent l'organisme des gens qui travaillent dans ces dépôts.
Les mamans qui lavent les produits ne tiennent pas compte des infections ni de la contamination de cette eau.
", fait remarquer Boniface Kyungu, un géologue du bureau des mines de Kolwezi.

Mais ce n’est pas tout.

A cause du travail des mines, "on assiste à la disparition des êtres vivants", ajoute-t-il.

Au début, le petit cours d’eau était poissonneux.
Aujourd’hui, "les petits poissons ont tous disparu".
Mêmes les arbrisseaux de part en part de la rivière sont devenus calcinés "sous les effets d’ions d'uranium".

Médecin épidémiologiste de l’OMS à Kolwezi, Dr Kalume Sabinti tire la sonnette d’alarme.
"Il y a plusieurs conséquences dans ce genre de milieu.
C’est notamment les lésions au niveau de la colonne vertébrale; la silicose, la tuberculose qui peut conduire à la stérilité, surtout pour les êtres faibles, les femmes et les enfants…
", explique-t-il.
A cela s’ajoute "la propagation du VIH/Sida occasionné par la prostitution qui se développe dans ces milieux".


Ordre de quitter la ville !

Pour ne pas sentir le poids des tonnes des minerais qu’ils transportent à longueur de journée, les chargeurs ingurgitent de l’alcool et d’autres drogues.

Les jeunes filles et les femmes qui exercent le petit commerce autour d’eux (vente d’alcool en sachet, des beignets, etc.) sont alors leur "proie".

"Nous voyons comment ils les prennent après le travail… ", témoigne Mbeya Mbombo, une femme de 35 ans, bébé attaché au dos.

Pour ne pas laisser la dépravation des mœurs, la détérioration de la santé et la pollution des ruisseaux se développer, le gouverneur de la province du Katanga a décidé, au mois de juin dernier, de fermer tous ces dépôts des minerais installés en pleine ville.

Les exploitants miniers, les négociants et leurs dépendants suivent le mot d’ordre.
Le temps que les services urbains leur trouvent, comme cela leur a été promis, un autre site en dehors de la ville pour installer leurs dépôts.

Mais vont-ils, une fois réinstallés hors de la ville, continuer à travailler sans protection ?

C’est la grande question.

Lien vers le texte original, intégral

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bazano devrait dedommager tous les hommes femmes et enfants souffrants de maux tels que cancers ou autres au lieu de se contenter de repeindre les hopitaux a la chaux , car c'est à lui que nous devons ces conditions de vie precaire car lui son benefice est enorme il s'achete des engins a la force et a la sueur des creuseurs