samedi 5 mai 2007

Kolwezi : Michel Santos Makelele, Directeur chargé du Développement social : « Anvil Mining s'est aussi investi dans des actions sociales »

Source : AllAfrica, La Prospérité
Date de survenance : 05 (?) mai 2007
Date de première publication sur Internet : 2007

Texte intégral :
Congo-Kinshasa: Michel Santos Makelele - « Anvil Mining s'est aussi investi dans des actions sociales »

Au moment où la crainte est vraiment grandissante dans le milieu des creuseurs artisanaux exerçant leur métier dans la ville de Kolwezi, l'entreprise minière Anvil Mining vient répondre à certaines de leurs inquiétudes.
Outre le fait que cette entreprise exploite des minerais, elle offre aussi l'emploi à la population de cette ville et pose des actions sociales en faveur de ceux des exploitants artisanaux appelés à quitter cette concession, pourtant leur vache laitière.
Michel Santos Makelele, Directeur chargé du Développement social, l'a dit à "La Prospérité".


Que dites-vous de vous-même ?
Je m'appelle Michel Santos Makelele.
Je suis Directeur chargé du Développement social à Anvil Mining/Kolwezi.

Quel sentiment avez-vous de recevoir les journalistes devant vous ?
Pour nous, c'est toujours dans un cadre de transparence et de rapporter ce que nous faisons afin qu'il soit connu, lu par d'autres personnes.
Donc, pour nous, c'est toujours bon d'avoir un temps pour partager avec les gens qui s'occupent des medias.

Quel est le plan d'action de l'entreprise ?
ANVIL MINING est une entreprise minière oeuvrant à Kolwezi dans l'exploitation industrielle de cuivre.
Elle a un programme social auquel elle consacre 10% de son budget annuel.
Pour l'exécution de son programme social, ANVIL MINING travaille avec une ONG et spécialement dans le développement social qui est PACTE CONGO.
Et pour cette année, nous avons un programme avec PACTE CONGO pour 3 ans.
Notre programme est sur 5 volets, c'est-à-dire, 5 objectifs à atteindre :

1. Le premier objectif est lié à la mobilisation communautaire, bonne gouvernance.

2. Le deuxième objectif est lié à l'accès aux infrastructures de base comme, l'éducation, la santé, l'hygiène, puits d'eau et latrines, stockages des produits agricoles.

3. le troisième est lié à l'amélioration de la sécurité alimentaire et du revenu des ménages par l'agriculture et un programme d'alphabétisation et d'épargne.

4. le 4ème est lié au renforcement des capacités des ONG locales

5. le 5ème est lié à la réduction du risque et nombre d'exploitants artisanaux opérant illégalement dans les concessions.

Voilà par rapport à notre partenaire d'exécution qui est PACTE CONGO les 5 objectifs pour les 3 ans qui viennent.

A part cela, ANVIL MINING a aussi un programme social qui est lié à cet aspect du développement communautaire.
Nous avons aussi un programme de parrainage, de donation mais aussi un programme de renforcement des capacités, des bénéfices sociaux, qui peuvent être apportés au travers des oeuvres dans la ville.

Quelles sont les oeuvres sociales déjà faites depuis que la société existe ?
ANVIL MINING opère à Kolwezi depuis fin 2004 et début 2005.
Elle s'est beaucoup investie dans le social.
Par exemple, la réhabilitation de la chaussée du 3O juin à partir de l'avenue Malu jusqu'au delà de l'Ecole Technique de MUTOSHI.
C'est un travail qui a coûté plus de 200.000$.
Nous avons eu plusieurs donations que nous avons faites dans la ville.
Nous encadrons 10 élèves Boursiers de L'ISTA.
Nous, nous avons eu à sponsoriser les équipes de football, nous avons eu à faire aussi des donations des équipements dans des écoles et accepter des stagiaires dans nos usines, et bien d'autres.

Avez-vous respecté la parole d'honneur des autorités politico-administratives lors de l'incendie survenu dans la carrière de Mutoshi ? Si oui, pourquoi la population est-elle mécontente de votre société ?
En effet, il faut dire que les événements malheureux passés au mois d'avril 2005 où il y avait eu mort d'hommes : 2 personnes dans un de nos Guest-Houses.
C'était vraiment un incendie malheureux pour lequel il est très difficile de faire tomber la faute sur qui que ce soit.
Nous devons comprendre dans le passé qu'est-ce qui était arrivé en 1998. Laurent-Désiré KABILA, par décret présidentiel, a autorisé l'exploitation artisanale dans les concessions minières et depuis lors, l'EMAK est né et il y a aussi d'autres syndicats regroupant des exploitants artisano-miniers.
Ici au Katanga, par la suite, nous avons eu une même situation qui a évolué vers les compagnies industrielles qui sont arrivées et ont acheté les concessions sur lesquelles ils ont trouvé les creuseurs et socialement parlant, nous n'avons pas le droit d'expulser des personnes que nous trouvons sur notre concession sans apporter une solution alternative.

C'est ainsi que dans le souci d'apporter les alternatives au développement des artisans miniers que sont nés des comités de pilotage au niveau de la province du Katanga et ANVIL MINING a joué son leadership.
Nous avons pu, par impulsion du Gouverneur de l'époque, M. KISULA NGOY, créer un comité de pilotage au tour de l'exploitation illégale des concessions minières par des artisans et c'est ainsi qu'il y a eu déjà une piste de solution proposée où on a pensé obtenir du gouvernement des concessions minières qui pour au minimum une période de 5 ans devraient être cédées à l'exploitation artisanale.
Ceci pourrait permettre aux personnes exploitant qui rencontrent le même problème des creuseurs dans leurs concessions.
Et si donc avec alternative d'obtenir de la GECAMINES des concessions non exploitées pour les remettre à des artisans.
Cela permettrait de combattre la présence des miniers artisans sur nos concessions.

Mais, à coté de cela, le programme social d'ANVIL MINING a pu permettre déjà de mobiliser 30 femmes qui, aujourd'hui, sont entrain de produire des légumes qu'elles vendent à ANVIL MINING et aux autres.
C'est une coopérative qui arrive à produire au moins 500$ par semaine.
Nous avons pu lancer la production des graviers avec 45 personnes, la cible était de 130 personnes, mais nous avons commencé avec 45 personnes qui sont converties en producteur des graviers.

Nous avons travaillé avec PACTE CONGO et avons démobilisé 45 femmes qui aujourd'hui pratique l'agriculture à KABOY à 13 Km de KASOLO.
Et voilà les pistes des solutions pour proposer une alternative à des creuseurs qui étaient habitués à travailler dans des trous insécurisés ou pour des raisons d'éboulement mouraient à long terme par aspiration des poussières fines, et pourraient devenir malade sans jamais savoir se soigner.

Peut-on connaître le nombre des personnes engagées ?
ANVIL MINING a engagé 240 personnes.

En parlant des pistes des solutions, est-ce par amour ou par intérêt caché ?
ANVIL MINING est d'abord une société privée qui fonctionne pour générer de l'argent.
Nous sommes une société.
Donc, nous faisons le Business.
Nous ne sommes pas une oeuvre de charité.
Nous asseyons de gagner notre argent mais à part cela, nous avons un programme social qui est là pour le développement des communautés locales et le développement social.
C'est juste pour devenir une balance par rapport à ce que nous créons contre les problèmes dans une société.
La présence d'une entreprise minière évidement crée aussi de l'emploi.
Un emploi dans les mines génère 4 à 5 autres emplois dans d'autres secteurs, ça peux être un électricien, un mécanicien, un cordonnier, un maçon, un chauffeur dans la mine, il s'installe et apporte à d'autre un métier.
Mais, à cela, nous avons aussi un programme social qui est là pour atténuer l'import des mines.

Quelles sont vos difficultés ?
Kolwezi, il faut dire, c'est une ville difficile dans laquelle nous travaillons.
Nous savons que 75% des creuseurs se trouvant sur notre concession proviennent de KASOLO et nous connaissons que la situation économique en ce moment dans tout le pays est difficile : accès à l'eau potable, à l'électricité, ce sont des choses parfois difficiles.
Nous avons beaucoup de gens qui sont sans emploi et qui attendent quelque chose de la part des différentes entreprises minières.
Tout le monde espère avoir un emploi dans une compagnie minière, mais ce n'est pas toujours facile.
Aujourd'hui avec les technologies qui ont beaucoup avancé, nous ne reviendrons plus à l'époque de la GACAMINES où il y avait 20.000 employés. C'est très difficile même pour les mêmes productions.
Jamais 20.000 employés dans les sociétés minières.

Donc, aujourd'hui, les mines travaillent et considèrent qu'il y a d'autres défis.
C'est l'environnement et le développement social auxquelles elles sont beaucoup plus attentives à 20 ou 30 ans à l'époque de la GECAMINES.
Donc les choses ont changé, nous sommes entrain d'oeuvrer dans un milieu où la pauvreté est prononcée.
Mais, nous espérons qu'avec l'aide du gouvernement et nous avons des choses qui vont se lever ensemble avec le développement des mines.

Quelles sont vos relations avec d'autres entreprises en particulier avec la Gécamines ?
En ce moment, nous sommes membre d'un comité de pilotage autour de la problématique des creuseurs.
Dans ce comité, vous rencontrez toutes les grandes sociétés de la place dont ANVIL MINING, DCP, K.O.L., BAZANO et autres, plus TFM et autres services de l'Etat comme la Division des mines, la mairie, l'EMAK, la SESCAM, SNKK, les chefs traditionnels.
Donc, nous nous retrouvons, néanmoins, entrain de partager certaines difficultés en expérience aussi avec les autres partenaires ou intervenants dans le secteur minier.
Mais qu'à cela ne tienne nous sommes tous unis, entrain de voir le développement de Kolwezi, voir comment nous coalise, comment mettre nos efforts ensemble pour le développement social de la ville de Kolwezi.

Votre mot de la fin ?
C'est comme je vous ai dit, nous avons un programme de 3 ans avec l'ONG PACTE CONGO.
Il y a beaucoup de choses que nous pourrions arriver à faire mais seul nous ne saurons pas. Il faudra entrer justement avec d'autres.

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